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Robert SCHUMAN
Robert SCHUMAN
1886 - 1963
1886 - 1963




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POLITIQUE DE ROBERT SCHUMAN EN AFRIQUE DU NORD



Dès le 10 juin 1950, à Thionville, dans un banquet officiel organisé en l'honneur du nouveau résident général de France à Tunis, Louis Périllier, Robert Schuman avait défini l'orientation libérale de sa politique conduisant à l'évolution du statut de la Tunisie vers l'autonomie interne puis l'indépendance. Cette politique a été combattue par la droite et le RPF. Un nouveau résident général Monsieur Jean de Hautecloque engage une politique de force en réponse à l'agitation nationaliste. L'Assemblée nationale n'arrive pas à définir sa position. Robert Schuman revient finalement en décembre 1952 à une politique libérale.

En mars 1953, peu après son départ du ministère des Affaires étrangères, il s'est clairement exprimé sur les responsabilités de la crise tunisienne dans la NEF :

"Le fait accompli est la grande et constante tentation à laquelle les résidents généraux ont du mérite à résister, dans la mesure où ils n'y succombent pas. Eux-mêmes, d'ailleurs, se trouvent dans une situation analogue à l'égard de certains services (police, information, etc), qui jouissent d'une plus grande indépendance et échappent facilement à un contrôle efficace, faute d'une opinion publique qui ailleurs exerce le rôle d'un frein salutaire.

Au-dessus des résidents généraux, le ministre des Affaires étrangères est responsable de leur gestion, qui est censée être conforme à ses propres vues. C'est une de ces fictions sur lesquelles repose le régime démocratique. Lorsque tout est calme, le mérite en est attribué au ministre. Dans le cas contraire, il est présumé fautif parce qu'il n'a pas su agir ou qu'il a mal agi.
Cette fiction ne tient pas compte d'abord du fait que de Paris, ainsi que je viens de le dire, on n'a qu'une action et un contrôle limités sur les faits et les hommes qui nous représentent. En outre, le ministre n'est pas seul à déterminer la politique à suivre ; elle est affaire de gouvernement, c'est-à-dire d'un collège dont les décisions sont anonymes et au sein duquel l'avis du ministre responsable ne prévaut pas nécessairement. Il a, certes, la faculté de se démettre si ses vues personnelles sont mises en échec. Mais peut-il facilement avoir recours à un tel éclat, provoquer peut-être une crise, lorsque lui-même et le gouvernement se trouvent engagés dans des tâches multiples et diverses ? La règle démocratique veut d'ailleurs que les décisions de l'exécutif soient la résultante d'opinions divergentes...

J'ai acquis la conviction qu'aucune réforme importante visant les relations entre la France et le Maroc ou la Tunisie ne sera possible sans un retour aux notions exactes de responsabilité et de subordination hiérarchique".





Jacques MALLET